Nirvana
Sri Aurobindo, vivant en l'état de Nirvana, en était arrivé au constat que rien n'existe au-delà de cet état de cette pure enstase impersonnelle sans objet, puis, après avoir passé plusieurs mois dans cet état, il s'est soudain révélé à sa conscience une autre version de la réalité à laquelle il a donné le nom, indicatif, de Supramental avec pour constat que le dit Nirvana n'est que le résultat d'une transition entre deux états de conscience durant laquelle rien n'est perçu et rien n'est vécu donc en tant qu'il n'existe pas de sujet d'un côté et de l'autre un objet perçu par le sujet de façon séparée de soi ...
C'est à ce titre que Sri Aurobindo indiquait que l'on peut vivre cet état dit de Nirvana à n'importe quel stade du développement de notre être conscient, ou soit dit qu'il existe une telle extase impersonnelle transitoire entre chaque étape de l'évolution de la conscience, une transition durant laquelle la perception antérieure n'existe plus alors que la nouvelle perception n'existe pas encore de pleinement formée .
Ou soit dit, Nirvana, dans cette approche, n'est pas un lieu paradisiaque situé quelque part spatio-temporellement parlant sinon l'état de transition durant lequel une transmutation alchimique de notre être conscient a lieu ...
Rien et Quelque chose, Présence et Absence, Absolu et Relatif, Vide et Plein, Dieu et Diable, etc, sont des conventions mentales pour une meilleure saisie mentale du réel.
Une convention mentale consistant en une perception duelle, soit complémentaire soit opposée, du réel ou soit dit une perception par comparaison qui nécessite un sujet d'un côté et de l'autre côté un objet séparé du sujet ...
On dit aussi une perception par objet interposé, ou soit dit l'existence d'un sujet d'un coté et de l'autre un objet que le sujet perçoit comme étant séparé et différent de soi au niveau mental du développement de notre être conscient ...
Il existe une tout autre perception, qui donne lieu à une perception non duelle séparée mais qui n'appartient plus au domaine du mental, aussi supérieur soit ce mental, sinon au domaine indicatif de supramental. Ou soit dit il existe bien une relation entre l'être conscient qui expérimente et la conscience-énergie qui est expérimentée mais sans séparation spatio-temporelle l'un de l'autre...
Une continuité évolutive de perception consciente sans plus aucune nécessité de passer par une telle transition intermédiaire est aussi le propos de la Transformation supramentale de la conscience de notre monde, tel, au niveau du corps physique cette nouvelle perception est désignée par l'expression fin de la mort, la mort physique étant censée être une étape de transition durant laquelle l'ancien corps se désintégre alors que le nouveau n'est pas encore matérialisé ...
Cette Transition, ce passage d'un état de conscience connu à un autre encore inconnu, est donc aussi connu sous le nom de mort, dans le sens où durant cette transition il n'existe personne qui perçoive ni quelque chose à percevoir reflet de ce que l'état de conscience antérieur disparaît pour laisser place au nouvel état de conscience ...
Douce Mère indique à ce sujet que la personnalité divine de l'esprit, à ne pas confondre avec la nature psycho-affective de la personnalité mental-vitale, cette personnalité, ou personne divine, se retire en soi-même après chaque vie pour faire le point en quelque sorte ... avant sa nouvelle incorporation dans une enveloppe corporelle de conscience d'énergie et de matière ...
Nous pourrions croire qu'il s'agit de faire le point comme notre moi mental fait le point, alors qu'il s'agit uniquement d'une indication de Douce Mère sous une forme mentale de quelque chose qui n'a rien à voir avec le fonctionnement et la perception du réel par moi mental, peu importe que ce soit un mental supérieur ou non ...
Entre chaque vie corporelle, pour le dire ainsi, la personne divine entre dans une extase impersonnelle au fur et à mesure de son assimilation, non mentale, de l'expérience, intérieure, centrale qu'elle a vécue dans et à travers le corps humain vivant au stade actuel de sa perception, évolutive, du réel ...
Cette assimilation a lieu au long du processus de désintégration successive de son enveloppe physique puis de son enveloppe vitale et enfin de son enveloppe mentale pour son expérience, intérieure, évolutive, centrale du réel à travers ce que le moi physique et le moi vital et le moi mental corporels expérimentent des réalités physiques vitales et mentales de l'existence manifeste ...
De ces enveloppes et expériences physiques vitales et mentales il ne demeure rien en dehors d'une essence qualitative correspondante, d'où les illusions concernant les souvenirs précis de vies antérieures sous la forme d'une personnalité humaine ou d'une autre définie ...
Seul demeure la conscience, intérieure, du réel, une conscience intérieure qui évolue non pas tant durant la vie corporelle en tant que telle sinon au fur et à mesure des vies corporelles dites successives durant cette transition entre deux vies corporelles, la dite vie corporelle, intérieure, étant le champs du développement de la nouvelle qualité d'être conscient avec les effets phénoménaux matérialisés dit de surface correspondant ...